samedi 12 février 2011

La seule Danse des morts espagnole connue : Libro sotilissimo y provechoso de Juan de Icíar (1555)



[Juan de Icíar (ou Yciar)] - [d'après Hans Holbein]

Libro sotilissimo y provechoso para deprender a escreuir y contar el qual lleua la misma orden que lleua un maestro con su discipulo en que estan puestas las cinco reglas mas principales de guarismo, y otras cocas sotiles y prouechosas (...) 



Sl [Saragosse (Zaragoza)], sn, 1555. 17,3 x 12,5 cm, in-8, 21 ff. n. ch. (de 28) [A-C8 (manque Aii - Biii et Bviii remplacés par un feuillet manuscrit, Cviii remplacé par 2 ff. ms), D4 (manquent Dii-Div)], plaquette extraite d'une reliure précédée d'un feuillet manuscrit en espagnol sur Juan de Iciar et Jean de Vingles, tranches rouges.



Seul livre espagnol contenant une danse des morts et l'un des plus rares spécimens de la gravure sur bois en Espagne. 

Première partie seule, celle sur l'alphabet, car le livre devrait normalement être suivi d'une partie concernant l'arithmétique. Après la page de titre (fort trompeuse, car il ne s'agit pas d'une méthode d'écriture mais d'un alphabet gravé) et l'épitre dédicatoire à Diego de los Cobos, on trouve de petites illustrations bibliques (manque le feuillet comportant la fin de la dédicace et 6 petites figures bibliques) puis la représentation des quatre Évangélistes.



Vient ensuite un alphabet représentant des figures de l'Ancien testament (1 vignette par page, avec le texte imprimé en dessous). Les figures de celui-ci sont inspirées de celles de Hans Holbein pour Icones Historiarum Veteris Testamenti.



Un deuxième alphabet suit : il s'agit d'une danse des morts, sans texte imprimé, comportant deux vignettes par page. Celles-ci sont inspirées par les Simulachres et historiees faces de la Mort de Holbein (la lettre M est également utilisée comme lettrine en tête de la dédicace). 






Le premier alphabet biblique est ensuite répété, mais cette fois-ci sans texte imprimé et avec deux lettres par page. Viennent enfin 8 petites figures bibliques (ici absentes).




Toutes les pages comportent un large encadrement gravé sur bois qui varie selon quatre modèles différents. Les pages des deux premiers alphabets comportent en outre des culs-de-lampe variés. Cette édition est d'une insigne rareté. Brunet (III, 1068) décrit l'exemplaire de la bibliothèque de Richard Heber (bibliotheca heberiana), qui se trouve désormais à la bibliothèque de New York. La Bibliothèque nationale de Catalogne possède également un exemplaire de cette édition mais, comme le nôtre, sans la partie sur l'arithmétique. Il existe une édition de la première partie seule qui porte le titre Libro en el qual hay muchas suertes de letras historiadas con figuras del viejo Testamento y la declaracion dellas en coplas, y tambien un abecedario con figuras de la Muerte.



On a à un moment attribué la paternité de la gravure à Jean de Vingles, celui-ci ayant collaboré avec Juan de Icíar pour son célèbre et rare  Arte subtilissima por la qual se enseña a escreuir perfectamente (1550). L'attribution à Icíar (autrefois orthographié Yciar) n'est pas certaine non plus : elle repose sur le fait que cet alphabet a souvent été relié avec le traité d'écriture de 1550 et que le livres sort également des presses de Saragosse. 



Un exemplaire qui ne comptait que 15 feuillets, celui du célèbre bibliophile Nicolas Yemeniz, fut adjugé 900 francs en 1867 (Cat. N. Yemeniz, n° 641). Exemplaire modeste auquel il manque 7 feuillets ainsi que la moitié environ de la page de titre et de son verso (dédicace), restaurations marginales à quelques feuillets, manque restauré au feuillet B, sans atteinte à la gravure d'alphabet, quelques rousseurs. 

vendu

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